Martin Guerpin

Martin Guerpin

Martin GuerpinAncien élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm et du Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSM) de Paris, Martin Guerpin est maître de conférences en musicologie à l’Université Paris-Saclay. Ses travaux portent sur l’histoire française et européenne du jazz et des musiques populaires, sur les processus d’américanisation par les arts, et plus généralement sur les relations entre musique et identité (XIXe-XXIe siècles). Sa thèse de doctorat, intitulée Enjeux esthétiques et culturels des appropriations du jazz dans le monde musical savant parisien (1900-1939), est en cours de publication aux éditions Vrin. Ses recherches ont été récompensées par plusieurs prix (Fondation SOCAN/Georges-Proctor au Canada, bourse Marie Sklodowska-Curie de l’Union Européenne). Avec Anaïs Fléchet, Philippe Gumplowicz et Barbara Kelly, il coordonne depuis 2015 le réseau de recherche international Musique et nation. Également saxophoniste, Martin Guerpin est jusqu’à 2021 musicien en résidence au Centre des Musiques Traditionnelles d’Île de France, dans un projet mettant en dialogue musiciens de jazz et musiciens kabyles spécialisés dans le Châabi algérien.

Quelques publications en musique et politique :

« From the History of Jazz in Europe towards a European History of Jazz: the International Federation of Hot Clubs (1935-1936) and jazz internationalism », Journal of the Royal Music Association, Special issue on Music internationalism, 2020 (sous presse).

Cet article retrace l’histoire des premières relations établies à l’échelle internationale entre les groupements de musiciens et d’amateurs de jazz (le plus souvent dénommés hot clubs ou jazz clubs) européens et états-uniens. Il montre comment les premières collaborations (portant sur l’échange d’informations, de disques et l’organisation de tournées internationales de musiciens de jazz) ne vont pas sans rivalités, tantôt nationales, tantôt personnelles. 

« Singing the enemies after the conflict. Two postwar transitions seen through French café-concert and music-hall songs (post 1870-1871 and post 1918) », dans Anaïs Fléchet, Philippe Gumplowicz, Barbara Kelly et Martin Guerpin (dir.), Music and Postwar Transitions (en préparation).

Ce chapitre propose une approche comparée du rôle de chanson de café-concert et de music-hall en France, après deux conflits majeurs entre la France et l’Allemagne : la guerre de 1870-1871 et la Première Guerre mondiale. Il met en lumière une double fonction de la chanson, qui reflète et contribue au prolongement de la mobilisation culturelle et de la démobilisation après la fin officielle des conflits. L’approche comparée permet de questionner à partir de la musique les différences observables d’une période de sortie de guerre à l’autre.

« Entre repli corporatiste et ouverture musicale : Les jazzmen français face à leurs homologues étrangers à Paris (1919-1939) », dans Steven Huebner et Federico Lazzaro (dir.), Artistic Migration and Identity in Paris, 1870-1940 / Migration artistique et identité à Paris, 1870-1940, Berne, Peter Lang, 2020, p. 351-367.

À partir d’un corpus large mêlant presse et archives syndicales, ce chapitre étudie les prises de positions de nombreux musiciens de jazz que l’auteur qualifie d’« internationalisme protectionniste ». A priori paradoxale, cette position est alors partagée par une partie de la gauche française et relayée par le journal L’Humanité, organe central du Parti Communiste français.

« Le Courrier musical et le premier conflit mondial (1904-1923). Propagande, mobilisation culturelle et sortie de guerre », Revue musicale OICRM, vol. 4, no 2, 2017, p. 35-57, https://revuemusicaleoicrm.org/rmo-vol4-n2/courrier-musical/.

Cet article met en évidence le rôle que peut jouer la presse musicale dans un projet de guerre totale mobilisant la musique à des fins économiques, sociales et politiques. D’autre part, il montre que le discours de mobilisation culturelle à l’œuvre dans le Courrier musical de 1914 à 1918 constitue un moment de radicalisation de discours tenus dans le même journal avant et après la guerre. Celle-ci ne peut être simplement envisagée comme une simple parenthèse, comme un moment exceptionnel entre deux périodes de paix. 

« L’exotisme en question. Le cas de la réception du jazz dans la musique savante française de l’entre-deux-guerres », Revue musicale OICRM, vol. 3, no 1, 2016, p. 1-16, https://revuemusicaleoicrm.org/rmo-vol3-n1/exotisme-en-question/.

À partir de définitions de l’exotisme formulées entre 1910 et 1929, cet article remet en cause une historiographie assimilant de manière parfois systématique le jazz et les emprunts au jazz pendant ces années à l’émergence d’un nouvel exotisme, compris au sens large de rapport fasciné à l’Autre. Cette définition au sens large de l’exotisme tend à masquer et/ou à simplifier la diversité de la réception des musiques étrangères dans la France de l’entre-deux-guerres.

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