Ariane Santerre

Ariane Santerre

Ariane SanterreAriane Santerre est chercheuse postdoctorale du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQ-SC) en littérature comparée rattachée à l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle. Spécialiste des liens entre littérature, politique et témoignage au XXe siècle, elle est l’auteure de La Littérature inouïe : Témoigner des camps dans l’après-guerre (Presses universitaires de Rennes, 2022). Ses travaux actuels portent sur la mémoire culturelle de la Shoah dans les œuvres de Romain Gary, Primo Levi et Chava Rosenfarb. Elle détient un doctorat en littératures de langue française de l’Université de Montréal.

Publications en littérature et politique :

La Littérature inouïe : Témoigner des camps dans l’après-guerre, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », 2022, 302 p., https://www.pur-editions.fr/product/6934/la-litterature-inouie.

Les survivants des camps nazis, dans leur grande majorité, n’ont été ni lus ni écoutés à l’époque de leur retour. Or de la centaine de récits de témoignage parus en France et en Italie au sortir de la Seconde Guerre mondiale, ceux que l’on connaît aujourd’hui se comptent probablement sur les doigts d’une main.

Cet ouvrage nous replonge dans la période de l’immédiat après-guerre pour redonner une voix à ces rescapés qui ont écrit leurs souvenirs à chaud sous le coup d’une irrépressible pulsion de témoigner. Allant au-delà d’une simple constatation de l’indicible apparenté trop souvent à l’« impossibilité de dire », l’on découvre ainsi une multiplicité remarquable de techniques linguistiques et littéraires mises en œuvre par les survivants pour transmettre une part de leur vécu concentrationnaire à leurs lecteurs.

« Le commentaire de Jean Cayrol pour Nuit et Brouillard d’Alain Resnais : Au confluent du témoignage et de l’intermédialité », Intermédialités, numéro thématique « Témoigner » dirigé par Rémy Besson et Claudia Polledri, no 36, 2020, p. 1-22,https://id.erudit.org/iderudit/1080955ar.

Cet article se consacre à l’apport du poète et résistant déporté Jean Cayrol au documentaire Nuit et Brouillard (1956) d’Alain Resnais en croisant les approches littéraire, testimoniale et intermédiale. S’inspirant de ce film classique comme étude de cas, l’enjeu principal de cette contribution consiste à examiner l’interaction entre texte et images de manière à interroger, à travers leur médium respectif ou par le fait de leur combinaison, les possibilités ainsi que les limites de l’expérience communicative de l’extrême.

Avec Rémy Besson : « Mémoire musicale et réappropriation orale à Ravensbrück : Présentation d’une base de données intermédiale sur Le Verfügbar aux Enfers de Germaine Tillion », Intermédialités, numéro thématique « Témoigner » dirigé par Rémy Besson et Claudia Polledri, no 36, 2020, p. 1-19, https://id.erudit.org/iderudit/1080961ar.

À Ravensbrück à l’automne 1944, cachée dans une caisse d’emballage, l’ethnologue Germaine Tillion (1907–2008) écrivait une « opérette-revue » qui détournait des mélodies de l’époque afin d’aider ses codétenues à résister par le rire. À partir de cette oeuvre fondamentalement intermédiale, est-il possible d’analyser les processus de remémoration musicale et de résistance par le chant dans la création issue des camps de concentration? Il s’agit du mandat que s’est donné le projet de recherche interdisciplinaire « Mémoire musicale et résistance dans les camps. Autour de l’opérette-revue Le Verfügbar aux Enfers de Germaine Tillion ». Après une brève explication de ce que constitue cet objet étonnant qu’est Le Verfügbar aux Enfers, cette contribution indique les résultats du travail de l’équipe de recherche, puis effectue un compte rendu des deux publications collectives qui en ont découlé. Elle s’attache enfin à présenter les enjeux médiatiques entourant la dernière phase du projet de recherche, une base de données et une exposition virtuelle permettant aux usagers de consulter, d’écouter et de visionner les sources musicales de l’opérette-revue — au contraire des publications au format papier.

Avec le Groupe de recherche « Mémoire musicale et résistance dans les camps » : « Sources musicales et phonographiques du Verfügbar aux Enfers », dans Philippe Despoix, Marie-Hélène Benoit-Otis, Djemaa Maazouzi et Cécile Quesney (éd.), Chanter, rire et résister à Ravensbrück. Autour de Germaine Tillion et du Verfügbar aux Enfers, Paris, Seuil, coll. Le Genre humain, 2018, p. 189-241, https://www.cairn.info/revue-le-genre-humain-2018-1-page-189.htm.

Cette annexe est le résultat du travail du groupe de recherche « Mémoire musicale et résistance dans les camps ». Sa visée principale est de présenter de manière intelligible les sources sonores qui ont inspiré chaque passage chanté et musiqué du Verfügbar aux Enfers, afin de permettre une appréciation, aussi bien générale que particulière, des détournements de sens et de la réappropriation orale de la mémoire musicale des détenues de Ravensbrück ayant participé à la création de l’opérette-revue.

« L’histoire d’une survivance », recension de Mon Bataclan de Fred Dewilde, Spirale, no 260, 2017, p. 58-60, https://www.erudit.org/en/journals/spirale/2017-n260-spirale03277/86888ac/.

Cette recension se consacre à la BD/témoignage Mon Bataclan (2016) de Fred Dewilde racontant, par le truchement de l’écriture et d’illustrations, les événements terroristes du 13 novembre 2015 tels qu’ils ont été vécus par l’auteur.

« Le legs de Primo Levi, 30 ans plus tard », Le Devoir, vol. CVIII, no 79, « Page Idées », 11 avril 2017, p. A7, https://www.ledevoir.com/opinion/idees/496062/le-legs-de-primo-levi-30-ans-plus-tard.

« L’intertextualité dans Le Verfügbar aux Enfers et d’autres témoignages concentrationnaires. Une comparaison entre les périodes d’incarcération et d’après-guerre », Revue musicale OICRM, numéro spécial Mémoire musicale et résistance. Autour du Verfügbar aux Enfers de Germaine Tillion dirigé par Marie-Hélène Benoit-Otis et Philippe Despoix, vol. 3, no 2, 2016, p. 55-77, http://revuemusicaleoicrm.org/rmo-vol3-n2/intertextualite-dans-le-verfugbar/.

Cet article se penche sur l’intertextualité dans des textes concentrationnaires rédigés pendant deux périodes distinctes, l’époque de l’incarcération (Le Verfügbar aux Enfers de Germaine Tillion) et celle de l’après-guerre (L’univers concentrationnaire de David Rousset, Se questo è un uomo de Primo Levi et Ravensbrück de Tillion et al.). L’article s’attache à une différence fondamentale entre ces deux périodes, celle de l’identité du lecteur, afin de s’interroger ensuite sur la manière dont cette caractéristique influence les procédés intertextuels utilisés dans les textes.

« Memory and Verbal Violence in Post-War Nazi Camp Testimonies: The Role of the Reader Today », dans Abbes Maazaoui (éd.), The Arts of Memory and the Poetics of Remembering, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing, 2016, p. 143-151.

Cet article se consacre à l’étude de témoignages de survivants des camps nazis publiés dans l’immédiat après-guerre. Il s’attarde au rôle du lecteur, puis à la violence verbale contenue dans les témoignages, avant de s’interroger sur les leçons que l’on peut en tirer aujourd’hui.

« Quand l’extrême rappelle l’utilité de la littérature », Le Devoir, vol. CVI, no 15, « Page Idées », 27 janvier 2015, p. A7, http://www.ledevoir.com/culture/livres/429989/journee-a-la-memoire-des-victimes-de-l-holocauste-quand-l-extreme-rappelle-l-utilite-de-la-litterature.

Interventions radiophoniques et balados :

Ariane Santerre, entrevue avec Pierre Anctil sur l’ouvrage La Littérature inouïe dans le cadre de l’émission Notre histoire en tête, Société historique de Montréal, 17 octobre 2023,https://www.societehistoriquedemontreal.org/radio/notre-histoire-en-tete-la-litterature-inouie/.